Chapitre 26- NOIR

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Au milieu de la nuit, Anée se réveille. Elle se sent mal, vraiment mal…ce n'est pas tellement physique, en fait, c'est mental. Tout son corps est douloureux, d'une douleur de l'esprit. Elle a l'impression d'étouffer, que la nuit l'avale et l'écrase. Le silence remplit ses oreilles et son cœur de terreur. L'obscurité peuple sa tête de fantômes et de cauchemars. Elle a mal et ne sait où trouver un soulagement à sa douleur. Depuis qu'elle a tué l'empereur, la douleur revient périodiquement la hanter. Elle avait fusionné son âme de Shinkage avec le Shin-Akari, ils avaient été unis pendant trois jours qui avaient été comme un long rêve. Puis les Shinobis avaient attaqués, et Anée s'était souvenue de ce qu'elle devait faire. Ne pouvant attaquer celui qui était comme son reflet dans un miroir, elle s'était détruite elle-même, explosant sa propre existence en fragment. Il était mort. Elle était toujours vivante, mais son âme et son chakra était en morceaux. Une blessure irrémédiable qu'elle cachait à tous les siens. Une douleur qu'elle taisait, qu'elle camouflait sous les illusions.

Cette nuit, la douleur est plus intense que d'habitude, ce sentiment d'abandon, de solitude, d'avoir perdu quasiment tout son être l'oppresse au point de vouloir hurler. Alorss comme un animal blessé se cache, elle glisse hors de son lit, hors de la maison, passant les portes du village, s'enfonçant au plus profond de la forêt. Indétectée, comme un souffle de vent. Et là, loin des yeux et des oreilles des autres hommes, elle peut crier sa peine, elle peut hurler sa douleur. Elle peut se tordre de douleur, son corps secoué de spasmes sans personne pour la regarder. Mais ça ne suffit pas à alleger le poids qui pèse sur son corps, sur son cœur. Ca ne suffit pas à faire partir la douleur qui agite ses membres, contracte ses muscles, tord son estomac. Son âme déchiquetée par la mort de son époux, miroir hikari de ce qu'elle est, ne parvient pas à redevenir une, et les fragments épars de son esprit se heurtent et la tourmentent.

Peut-être qu'il a un moyen de se débarrasser de la douleur. Pour toujours. Enfin le soulagement, le repos. Sa main prends dans sa manche la dague Mémoire. Elle ne la quitte jamais. C'est une dague faite à partir d'un fragment de glace éternelle, le reste du corps d'un shinobi tué par Teki, et qui n'a jamais fondu. C'est une lame exeptionelle, qui tranche la chair aisément. La lame passe sur les poignets d'Anée et ouvre de profonde entaille sans effort. Anée n'a plus qu'à attendre.... que ça finisse.

    Mais dans la forêt, quelqu'un ne veux pas que ça finisse. Il court, il chercher la moindre trace, la moindre odeur, le moindre bruit pour retrouver celle qu'il cherche.

Charlune ne dormait pas. Et il n'était pas dans sa chambre. Depuis quelques temps, Cérès lui faisait des scènes régulièrement, sur tout. Elle se plaignait qu'on chouchoute plus Menolly qu'Alia. Elle se plaignait que Charlune sorte plus souvent avec Anée et Afra qu'avec elle. Elle se plaignait. Et Charlune trouvait ça pénible, alors il évitait Cérès encore plus. De plus en plus souvent, il dormait ailleurs qu'avec elle, dehors quand le temps le permettait. Et Cérès le vivait de plus en plus mal. Le charme Atalante qui lui avait permit de devenir la compagne de Charlune, le Iya justsu, était mit en défaut par Anée. Cérès était encore sous l'emprise du charme, mais inconsciement , Anée en avait libéré Charlune. Aucun Jutsu ne résiste très longtemps à proximité d'Anée. Et Charlune avait commencé à se détacher de Cérès. Charlune aime sa fille tendrement. Il aime même sa compagne avec la même tendresse et n'a aucune objections à continuer de vivre avec elle... du moment qu'elle ne passe pas son temps à gémir, et qu'elle ne l'empêche pas de vivre. C'est un Renard noir, sauvage et indépendant. Malheureusement, Cérès commençait à l'étouffer.

    Ainsi,  Charlune somnolait dans le hamac du jardin quand il avait senti le souffle passer. Le souffle caractéristique d'Anée. Inquiet, il avait essayé de la suivre, mais avait fini par la perdre. Mais quelque chose lui soufflait qu'il fallait qu'il la retrouve au plus vite.

Une odeur de sang. Guidé par l'odeur pourtant faible, un Charlune de plus en plus paniqué bondit d'arbre en arbre pour atterir dans une clairière:"Anée!!!"

Il ne lui faut pas longtemps pour réaliser la situation, et malgré la tempète de sentiments qui l'assaillent, les reflexes de Shinobi prennent le dessus. En quelques secondes, il lui a arraché le couteau des mains et a stoppé l'hémorragie. Heureusement, Anée n'avait pas perdu beaucoup de sang. Inerte et se laissant faire, Anée lui demande: "Pourquoi? Pourquoi veux-tu que je continue à soufrir?"
Charlune: "Espèce d'idiote!!!!! Je veux que tu vives! Je ne veux pas te perdre!!"
C'est la première fois qu'Anée voit Charlune perdre son calme. Elle le regarde, surprise. Honteuse aussi.
Charlune: " Et si tu souffres, alors je te rendrais heureuse!! Tu es ma coéquipière!! Tu es ma famille!! Tu es.... tu es unique pour moi!!! Je ne veux pas te perdre!! Tu te rends compte de la peine que tu nous ferait  à tous si, si...!!!"
Anée: "oui, je sais, je connais cette peine, je vis avec en permanence..."

Mais il n'en a pas finit. Charlune attrapes Anée par les épaules et la secoue, comme pour la reveiller, comme si ça allait la réanimer, la faire vivre, la faire bouger.
Charlune: "Tu n'as pas la droit de partir! tu n'as pas le droit de nous laisser!! Tu n'a pas le droit de ... me laisser... j'ai besoin de toi... je...."

Il la sert contre lui maintenant. Elle se laisse faire. Elle sent la chaleur de son corps à travers sa chemise de nuit. Elle se sent un peu mieux. Elle se sent mieux quand ses mains lui caressent le dos, quand il l'embrasse sur le front, tremblant. Anée ferme les yeux. La nuit s'efface, le froid la quitte, la solitude disparaît. Elle se sert contre Charlune.

    Soudain, il fait basculer sa tête en arrière et l'embrasse avidement. Il mord ses lèvres, les devore de plus en plus passionément, tandis que les mouvements de ses mains s'accélèrent. Il la bascule par terre, il l'embrasse, il la caresse. Et elle répond.

Sa chemise est déchirée, son soufle est court. La sueur couvre son corps et son visage. Mais Anée se sent bien. Elle se sent vivante. et quand elle regarde son coéquipier et amant, son cœur bat plus fort dans sa poitrine. Il se regarde et leurs doigts s'enlacent.

Bientôt le jour viendra et il devront redevenir coéquipiers, tante et neveu. Ils devront cacher ce qu'ils sont devenu. C'est interdit. Ils devront affronter le regard scrutateur de Afra, les jérémiades de Cérès. Mais Anée et vivante, et c'est tout ce qui compte pour Charlune.

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