Jeune louve, louvettes
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chapitre 11: pause

Ce n'est qu'une fois installée dans un des confortables fauteuils de la chambre que Sasarai mettait à sa disposition que Jilia s'autorise à se détendre. Enfin à l'abri, loin du trop plein de son et d'odeur qui l'agressait, Jilia peut enfin respirer et décrisper ses muscles douloureux. Pilika, toujours sage et silencieuse, s'est assise sur un pouf à coté. Jilia examine son environnement avec interet. Elle savait que Sasarai etait un citoyen de première classe, de très haute noblesse, le propre fils d'Hikusaak, à ce qu'on disait. Pourtant sa demeure ne reflétait guère ce tres haut statut d'aristocrate. C'etait une petite maison de maitre entourée d'un parc verdoyant et soigneusement entretenu, jouxtant la foret. Jilia voyait avec plaisir les grands arbres sauvages se profiler derrière ceux taillées avec art. Le mobilier était de bonne facture et tres harmonieux, sans étalage de richesses et de bibelots inutiles. Jilia avait repéré dans un des petits salon un jardin de Pierre tres original qui l'avait fait sourire. C'est une maison confortable. Peu de domestique, une odeur de propreté omniprésente. Il y avait sans doute peu de ces grandes réceptions dont était friandes les riches et jeunes nobles desoeuvrés. asarai est un jeune noble occupé.

Jilia se sent heureuse de voir la maison de Sasarai. Ca lui donne l'occasion d'en découvrir plus sur le jeune homme.

Immergé avec délice dans l'eau chaude, Sasarai prolonge le plus possible ce moment de pur bonheur. Il aurait du etre à son bureau du Circle Palace depuis deja un quart d'heure...mais il avait voulu se laver et changer d'uniforme avant d'y aller. Et maintenant il est si bien qu'il ne veut plus sortir du bain. Lena peut bien l'attendre un quart d'heure de plus....

Quand Sasarai se résigne enfin à se rendre à son bureau, Lena l'attends depuis plus d'une heure. Elle est furieuse et elle  l'accable si bien sous les paperasses et les affaires en retard qu'il ne réussit pas à sortir de son bureau avant 9h du soir. Et dame jilia qui l'attends pour aller au restaurant!

Quand Sasarai entre dans le salon ou Jilia attends patiemment, il comprend au premier coup d'oeil qu'elle a FAIM et que si elle n'a pas à manger TOUT DE SUITE, c'est LUI qu'elle bouffe. C'est comme si s'etait écrit sur son visage. Mais heureusement, Jilia est trop bien éduquée pour se plaindre à voix haute. Alors elle ne dit rien. Elle gratifie Sasarai d'un de ses silence glacial jusqu'à la fin de son entrée. Sasarai laisse passer tranquillement l'orage, en silence lui aussi. Une fois les estomac un peu apaisés, il essaye d'entamer la conversation en douceur. ....voyons, un sujet qui ne fachera pas....Pilika!

Sasarai: "Comment demoiselle Pilika a-t-elle supporté ce long voyage?"
Jilia: "Bien. Elle est tres robuste, elle était juste un peu fatiguée. Je l'ai fait se coucher pendant que je vous attendait."
Sasarai: "Je suis vraiment desolé pour ce retard. Mais les papiers se sont accumulé pendant mon absence, et j'ai du tout rattraper en urgence avant de pouvoir vous rejoindre."
Jilia: "Vous travaillez beaucoup..."

Sasarai se détend un peu. Elle n'a plus l'air fachée. il sourit en la regardant manger de bon coeur. Elle est encore un peu nerveuse, mais le retour à la civilisation après tant d'années passée dans la foret doit etre difficile.
Mais que faisait-elle dans cette foret?

Apres le repas, Sasarai et Jilia reviennent à pied vers la maison du jeune eveque, profitant de la belle soirée. ils marchent tranquillement cote à cote, Jilia au bras de Sasarai, comme une grande dame le doit. Et, ma foi, cela ne lui déplait pas.

Jilia apprécie la soirée paisible, l'obscurité naissante et le bras chaud de Sasarai sous sa main. Dans la pénombre, elle ne le voit plus, mais dans le restaurant, Jilia a soudain prit conscience de la douceur des yeux verts pales de Sasarai. Des yeux calmes et souriants, tellement différents des yeux tristes ou haineux de son passé. Un regard qui la couvre et la protège. Pour Jilia qui a toujours du se battre seule, un tel regard est réconfortant, reposant. Alors elle laisse un peu baisser sa défense. Elle se laisse un peu aller près de lui. C'est comme un havre de paix, un havre qu'elle a longtemps cherché. Mais c'est encore trop tot pour dire qu'elle l'a trouvé.

Sasarai sent l'épaule de Jilia qui se colle contre la sienne. Et son coeur bat plus fort. Il suffirait qu'il tende la main pour caresser ses joues blanches. Mais pour lui aussi c'est trop tot. C'est une femme mariée, l'ancienne reine de Highland; et un mystere absolu. Elle ne lui fait pas confiance. Et Sasarai se souvient de la violence de ses réactions quand  elle est surprise. Alors il ne fait rien. Ils continuent doucement leur marche vers la maison.

Mais sur le pas de la porte de la chambre de la jeune femme, il lui prends la main et pose doucement ses lèvres dessus. "Bonne nuit, dame Jilia."

Elle ne se fache pas, elle ne se crispe pas. Un léger sourire et elle réponds simplement: "Bonne nuit, Seigneur Sasarai."

Dans le massif de la Louvière, une petite forme blanche se faufile entre les branches et les feuillages, echapant à la vigilance des gardiennes. Prudemment,, pas à pas elle se glisse dans la plaine. C'est un petite louve blanche qui sort pour la première fois de sa foret. Elle s'arrete un instant pour observer plus loin le camp d'Hommes. il y en a beaucoup dans la foret en ce moment. Il faut faire attention. Puis elle lève le nez au vent, et ses petites pattes blanche partent en une course lente. La petite louve part vers l'est.

Un peu plus loin, une forme vetue de noir laisse échapper un sourire de triomphe avant de suivre au loin le petit animal.

Chapitre12: le conseil

La lumiere vive du matin dissipe les fantasmes du soir et de la nuit, et quand Jilia se reveille, elle s'en veut un peu. Hier soir, elle s'est laissé aller.

Je ne devrait pas me laisser attirer par Sasarai. En premier lieu, je suis deja mariée...non, je m'etait jurée de tirer un trait dessus...mais quand même, ce n'est pas correct.... Et puis, je ne peux pas me permettre la moindre faiblesse dans ma situation. Je suis presque prise en otage par Harmonia..........il a une vraie rune....ce n'est pas un détail à negliger.... quelle casse-tete.

Tout en se prometant de ne plus se laisser séduire par Sasarai, Jilia se prépare pour une journée qu'elle sait dure. Elle doit se présenter au grand conseil des éveques pour discuter du probleme de Highland avec eux, aller voir les Atréides pour leur reclamer des comptes, et trouver un percepteur et une gardienne pour Pilika.

Mais qu'est ce que je vais faire de Pilika aujourd'hui? Je ne peux pas la laisser seule à la maison, ni l'emmener avec moi au conseil des eveques. A qui puis-je la confier?

D'un geste impatient, Jilia congédie la femme de chambre qui voulait l'aider à s'habiller. Elle a perdu l'habitude d'avoir des serviteurs pour faire les choses à sa place, et elle ne veut pas que des etranger puissent la voir se changer. Mais que les grandes robes sont dure à enfiler sans aide!!

Apres avoir habillée Pilika, Jilia descend dans la salle à manger pour prendre le petit dejeuner. Sasarai est deja là et lui addresse un sourire de bienvenue.
Non, je ne me laisserai pas séduire.

Elle salue froidement le jeune homme puis commence à manger. Apres le petit-dejeuner, tous les trois partent vers le Circle Palace. Jilia confie Pilika à la garde de Lena, l'assistante de Sasarai..... en priant pour qu'il ne se passe rien de grave. Puis elle et sasarai entrent dans la grande salle du conseil des eveques.

L'ensemble des religieux présents dans la salle tourne leur regard vers la nouvelle arrivante: la reine de Highland. Leur carte maitresse. Un eveque se charge de récapituler la situation et l'ordre du jour à l'assemblée.
" Depuis l'annexion du royaume de Highland par la republiqe de dunan.."
Une annexion...? une unification nécessaire, en fait.
"...la population de Highland a beaucoup souffert de l'oppression du nouveau gouvernement.."
Il exagère un peu les faits...
" et aspire à un changement. Nous sommes ici pour discuter sur la réintegration de la province Highland dans le Saint Empire de Harmonia."

Jilia prends la parole, coupant celle de l'orateur: "Ce que vous voulez dire, c'est que cette réunion a pour objectif l'invasion de Highland, n'est-ce pas?"
orateur: "Reine Jilia, ce n'est pas une invasion, puisque Highland etait une provinc de l'Empire autrefois et elle en a gardé les tradition et ..."
Jilia: "Highland est Highland. c'est le royaume des Blights. "

Un leger brouhaha se fit entendre dans la salle. L'orateur comprends qu'il a manqué de diplomatie envres la reine de Highland. "Veuillez excusez mes paroles maladroite, je voulais dire que depuis sa fondation, Highland a toujours été tres proches de Harmonia. Votre pays et le notre sont liée par des traditions  et une histoire commune, des soutiens mutuels et nombre de famille font partie des deux pays. Feu votre mère était elle-meme une Harmonienne. Notre souhait le plus cher serait de réunir à nouveau nos deux pays aux racines communes."
Jilia: " Vous voulez arracher par la force Highland à Dunan. Vous comptez envoyer les armée, de nouveau ravager les prairies de mon pays. Les bottes de soldats pietinant les champs, les epée tuant aussi bien ennemi qu'innocents. la guerre et tout son cortege de douleur...; Mon peuple en a assez souffert."

La voix claire et determinée de Jilia a imposée le silence dans la salle.
Jilia: " Lors de la guerre d'unification de Dunan, mon mari et moi même avons lutté pour que le peuple de Highland puisse vivre à l'avenir à jamais dans la paix. Même si nous avons perdu la guerre, nos idéaux se sont accompli en la création de l'Etat de Dunan, qui saura garantir la stabilité à notre peuple et le proteger de la guerre. Je suis ici pour garantir à mon peuple que la paix dans laquelle ils vivent ne sera plus en péril. Et je ne crois pas en vos discours et la prétendue pureté de votre intention. Vous voulez vous servir de moi pour manipuler mon peuple. je m'y opposerais de toutes mes forces."

C'est fait. J'ai dit ce que j'avais sur le coeur, ce que je pensais vraiment. Il y  3 ans, je ne l'aurais jamais fait. Me voilà maintenant porteuse des souhaits de Jowy...
Jilia sent son coeur qui se serre à l'evoacation de ce nom. Mais elle n'a pas le temps de plonger dans la mélancolie, car l'agitation s'est emparée de la salle et requiert son attention. Personne ne s'attendait à ce que Jilia Blight soit aussi rebelle.
eveque1: "Dame Jilia. C'est tout à votre honneur de défendre le souvenir de votre époux décédé..."
Jilia: "Il n'est pas décédé et vous le savez tres bien."
eveque1: "Il n'est pas à vos coté non plus..."

Jilia encaisse le coup sans rien laisser paraître... ce n'est pas ce genre de manœuvre mesquine qui la fera flancher. Sasarai regarde Jilia avec admiration. Et il ne peut s'empecher d'etre d'accord avec elle et de vouloir la soutenir, aussi bien par idéalisme que pour des raisons plus personnelles.
Sasarai: "Il me semble que la vie privée et familale de la Reine Jilia Blight n'est pas à l'ordre du jour...."
eveque2: "La question est d'importance. La courrone de Highland ne peut en aucun cas etre portée par une femme et..."
Jilia: " Si vous ne me considérez pas comme une representante valable de l'ancien pouvoir royal de Highland, pourquoi suis-je ici?"
Eveque3: "Vous etes la derniere descendante des Blight, dame Jilia. La lignée n'est pas encore éteinte..."
eveque4: "Dame Jilia, avez vous un fils...? Même s'il n'est pas de votre mari..."

la question crèe le silence immédiat dans la salle. Bien sur, si Jilia a un fils, même si c'est un batard adulterin, il sera un Blight par le sang....une perspective interressante. Jilia est toujours aussi impassible, mais elle bouillone interieurement. Elle prends  sur elle pour repondre calmement. "Non, je n'ai pas de fils."

Jilia commence à s'inquieter. Elle n'est pas sur de pouvoir contenir sa colère plus longtemps...mais une intervention inattendue fait sursauter tout  le monde et l'aide à reprendre le controlle.
Sasarai: " ça suffit!"
La violence du ton surprend les eveques habituée à un calme inébranlable de la part du jeune homme.

Sasarai: " Il est inadmissible d'insulter de la sorte la famille royale Blight et une grande dame de Harmonia! la réunion est ajournée jusqu'à ce que le conseil présente des excuses à la Reine de Highland pour l'avoir traité avec aussi peu de consideration."

Sasarai part d'un pas rageur, suivit par Jilia, laissant derrière eux les autres eveques tout aussi furieux.

chapitre 13: larmes

Sasarai marche en silence, mais il ne se dirige pas vers son bureau. Bientôt, Lui et Jilia atteignent un petit cloitre tranquille entourant un jardin. Sasarai se retourne pour faire face à Jilia.
Sasarai: " Je suis desolé pour ce qui s'est passé, dame Jilia. Je ne m'attendais pas à un tel manque de manière de la part de mes semblables."
Jilia: " J'espere que ce genre d'evenement ne se reproduira plus."

Jilia a répondu mécaniquement, trop absorbée par ses pensées pour vraiment preter attention aux excuses du jeune eveque.

Pele-mele, les idées défilent dans sa tête.
Pourquoi une femme ne peut-elle exercer le pouvoir? c'est injuste.... je ne suis plus la reine de Highland, je ne voulais plus l'etre! Jowy avait tou fait pour que je ne le sois plus, il a meme simulé ma mort.....Jowy... que devient-il maintenant? je  ne lui ai pas donné de fils... mais si il revenait.... ou pire...si jamais il y avait eut, pendant son voyage...une autre femme..;et des enfants?

Jilia sent les larmes qui lui montent aux yeux...
Non, je m'etais promis de l'oublier. je n'ai plus d'amour pour lui...je m'etais promis...de ne plus esperer son retour....il ne m'aime pas de toute façon..;mais alors pourquoi encore cette douleur.

"Dame Jilia!"
Jilia sursaute et prends conscience des larmes qui coulent sur ses joues à flot. Sasarai l'a prise par les épaules et la regarde d'un air inquiet.
"Dame Jilia, vous vous sentez mal?"
Je n'y avais plus pensé depuis si longtemps.... je n'en avais jamais parlé, à personne...je...
Jilia: " Je voulais oublier tout ça...que j'etais reine, que j'etait une blight..que j'etais..sa femme.."
Un sanglot secoue Jilia.
Jilia: "..qu'il est parti et qu'il m'a laissée seule..."

Vidée par l'emotion qui la submerge, Jilia s'apuie sur la poitrine de Sasarai pour pleurer, sans force. Tout d'abord, il n'oses pas bouger, mais Jilia pleure de plus en plus fort contre lui. Ca lui fait mal de la voir comme ça. Alors il la serre doucement contre lui, en silence. Progressivement, les pleurs s'apaisent. Mais il ne la lache pas et elle ne se redresse pas. Ils restent tous les deux enlacés dans le cloitre silencieux.

Jilia s'est calmée à présent, et elle peut prendre conscience de la situation. Elle entends le cœur de Sasarai qui bats fortement dans sa poitrine, et ses la caresses de ses bras dans son dos. Jilia se sent reconfortée. Ca lui est si rarement arrivé. Elle a toujours soutenu, réconforté et encouragé ce qui l'entouraient sans jamais avoir une épaule sur qui s'appuyer quand elle, elle flanchait. Elle avait renfermé sa douleur au plus profond de son coeur.
Mais toi Sasarai, depuis que je t'ai revu dans cette foret, tu m'as aidée, Tu m'as soutenue. Moi, j'était méfiante; je ne voulais pas te faire confiance.
Jilia entoure de ses bras la taille de sasarai et se serre plus fort contre lui.
Je ne sais pas encore si j'ai vraiment oublié Jowy... si il y a de la place en moi pour un autre que lui...mais..je vais essayer...de ne plus fermer mon coeur envers toi, Sasarai.

Jilia murmure d'une petite voix: "Merci, Sasarai."
C'est peu de chose, mais Sasarai est rempli de bonheur par ses mots. Elle s'est enfin ouverte à lui.

Chapitre 14: petites aventures

Que la plaine est grande quand on a de petites pattes! Même si elles sont puissantes et rapides, mêmes si les ailes sont là pour l'aider à franchir fossé et talus, les pattes de la petite Louve Blanche ne sont pas suffisantes pour courir les longues distances. Et l'odeur, la douce Odeur de Jilia se perd et disparait peu à peu, perdue dans celle des hommes et des bêtes entassés dans les villes. Siane gémit doucement, ralentit puis s'arrete, haletante. Elle court depuis des heures et des heures, la faim et la soif la tenaillent, mais elle ne sait pas où trouver sa nourriture seule. Jilia ou les autres femelles du village lui ont toujours donné sa nourriture.... et lui ont appris à ne pas manger ce qui traine par terre. Où trouver de la nourriture dans une assiette, comme à la maison, sans faire demi-tour? Sans doute dans une autre maison.`

Alors la petite louve ailée cherche une maison. Ce n'est pas difficile, en suivant les odeurs, d'arriver à une maison. De bonnes odeurs en sortent, comme à la Louvière, des odeurs de nourritures chaudes. La demeure près de laquelle Siane est arrivée est une petite ferme, quelques champs, des animaux, une famille pour s'en occuper. Cachée dans l'obscurité d'un buisson, Siane regarde attentivement la ferme de loin. On lui a bien expliqué qu'elle ne devait pas s'approcher des hommes, et pour dire la vérité elle a un peu peur.... mais elle a tellement faim! Alors elle se rapproche, de cachettes en cachette, avec précaution. Les chiens de la ferme se redressent soudain et aboyent avec véhémence, ils ont sentit la louve!

Mais Siane n'a pas peur des chiens. Un seul mot dans le Langage de la Bête, et ils se taisent. Ils se rassoient, ils la laissent passer. Une humaine est sortit dehors, ainsi qu'un petit garçon tenant un pain tout chaud à cause du tapage. La femme marche un peu aux alentours, cherchant trace du danger qui a effrayé les chiens, mais elle ne trouve rien, Siane est bien cachée. Par contre, le petit garçon qui a le regard tout près du sol, repère le petit animal caché sous le buisson. Il rit et agite la main en s'approchant de Siane. Siane ne se sauve pas tout de suite, le pain dans la main de l'enfant l'attire, elle a tellement faim qu'elle le laisse s'approcher jusqu'à la toucher. La petite main du garçon passe dans la fourrure douce, toute douce. Ravi, l'enfant pose le pain pour caresser avec les deux mains. Vive come une anguille, Siane attrappe le pain tant convoité et essaye de partir, mais l'enfant l'attrapes par la queue.

Un reflexe. Elle se retourne et mord. Les canines aiguisées s'enfoncent profondement dans la main potelé de l'enfant qui commence à hurler. La mère accourt en entendant les cris, mais elle ne voit qu'une boule de fourrure blanche qui détale au loin.

Siane s'est caché dans un creux pour manger le fruit de sa chasse. Elle a eut un peu peur tout à l'heure, mais maintenant qu'elle a le ventre plein, son excursion chez les humains est complètement oubliée. La faim est comblée, mais la fatigue plombe les pattes et les ailes de la louvette. Elle baille et se roule en boule, bien caché dans ce petit trou, pour un sommeil nécessaire. La petite louve s'endort sans inquiétude. Si le moindre être vivant approche, son odorat le sentira et elle se reveillera immédiatement. Il n'y a rien à craindre.

Petite louve si ignorante! Dans le monde, il y a des créatures qui n'appartiennent pas au règne de la Bête. Les créatures errantes, zombie, vampires, fantômes sont du règne de la Mort par exemple. Mais ce ne sont pas les plus dangereux pour toi. Ces créatures là ne se préoccupent pas des petites louves qui dorment dans les creux.
Par contre il y a d'autres créatures, une autre créature. Tu ne l'as pas sentie, mais ça fait longtemps qu'elle te suit de loin, qu'elle te guette. Ce n'est pas une créature de la Bête, ce n'est pas une créatures de l'Obscurité. C'est pire, c'est une créature du Chaos. Pour toi, le chaos n'a pas d'odeur. Ton instinct ne te reveilles pas quand la créature s'approche en silence, avec précaution.

Et t'attrapes.

Chapitre 15: Aller de l'avant

Dans le bureau de Sasarai au Circle Palace, Jilia achève de se remettre devant une tasse de thè chaud servie par Léna.... bon, si ce n'était pas Léna qui faisait le service, ce serait parfait.... Jilia se méfie de Léna, et Léna se méfie de Jilia. D'instinct. Au milieu des deux femmes, Sasarai et Pilika boivent leur thé en toute innocence. Une fois de nouveau totalement maitresse d'elle-même, Jilia réattaque les problèmes de front.
Jilia: "Après ce conseil plutot houleux, mon sort ne va pas s'améliorer à Harmonia..."
Sasarai: " Ne vous inquietez pas, Dame Jilia. Je veillerai à ce que vous soyez toujours bien traitée. Et de toute façon, vous êtes une citoyenne Harmonienne, vous avez des droits."
Jilia: " Je voudrais le croire, mais je ne suis encore et toujours qu'un simple pion politique. Cependant, j'ai bien l'intention de mener mon propre jeu. Suis-je retenue au Circle Palace encore longtemps? "
Sasarai: "Non, Puisque le Conseil est ajourné, vous pouvez partir. Vous souhaitez rentrer?"
Jilia: "Je vais aller chez les Atréides. Je veux recuperer ce qui m'appartient. "
Sasarai: "Puis-je vous accompagner?"

Mais Léna ne l'entends pas de cette oreille: "Seigneur Sasarai, il y a beaucoup de papiers à traiter d'urgence aujourd'hui. Ensuite il faut préparer la prochaine réunion des conseillers militaires, présenter le rapport des opérations à la Louvière..."
Jilia: "Je vous remercie, mais ne vous donnez pas cette peine, Seigneur Sasarai. Je pense que j'y arriverai seule. Pilika, ma chérie, tu as fini ton thé? On va chez les Atréides."
Sasarai: " Pour le déjeuner....."
Jilia: " Je mangerai chez eux probablement, et je serais de retour dans l'après-midi. Cela pose-t-il problème?"
Sasarai: "Non. Je rentrerais pour le diner......... enfin, si Léna me libère avant la nuit."

Jilia a un petit sourire tandis que la moue de Léna s'accentue. Sasarai regarde la jeune femme aider Pilika à mettre ses chaussures. Sentant son regard sur elle, elle se retourne et le regarde d'un air étrange... mais pour une fois sans trace de méfiance. Juste étrange. Le sourire de Sasarai s'accentue... mais Léna qui vient de se placer debout entre eux deux a coupé l'echange de regard. Jilia achève de préparer Pilika et elles partent toutes les deux.

Léna: "Seigneur Sasarai, vous devriez faire attention....."
Sasarai: " Que voulez-vous dire? "
Léna: " Je me méfie de Dame Jilia. Elle cache trop de choses.  Et depuis qu'elle est sous notre protection, il ne se passe plus rien d'étrange dans les montagnes. C'est un fait. Et ce Yuber, pourquoi recherchait-il précisement Jilia? "
Sasarai: "Je n'en ai pas la moindre idée... et je t'accorde qu'il y a de nombreuses zones d'ombre la concernant. Mais Dame Jilia a traversé des epreuves difficiles et elle est à présent de nouveau dans une situation délicate. On ne peut pas s'attendre à ce qu'elle coopère librement."
Léna soupire légérement... toujours aussi inconscient du danger, le seigneur Sasarai.

Dans la calèche qui l'emmène à la maison mère Atréides, Jilia laisse un peu ses pensées dériver. Elle n'avait pas beaucoup d'estime pour les Atréides. Quand elle s'était sauvé à Harmonia, elle les avait rencontré pour la première fois. Jowy lui-même ne lui avait jamais parlé de sa famille, mais Jilia savait qu'il y etait malgré tout attaché. A leur prmière rencontre, Jilia avait été surprise de voir la ressemblance entre Jowy et sa mère Rosa. A l'époque, cela l'avait rassuré de voir quelqu'un avec ce visage qu'elle aimait. Elle avait vite comprit par la suite que seule la façade était identique. La générosité et la gentillesse de Jowy ne venait surement pas de cette famille. Elle avait mit de la distance entre eux, s'arrangeant pour ne pas les voir souvent. Puis elle avait fui..... loin, dans la foret.... des qu'elle s'était rendu compte.....

A présent, la perspective de revoir le visage de Rosa inquiète Jilia. La perspective de revoir la mesquinerie du père de Jowy l'irrite.  Mais elle ne peut pas se permettre de perdre le controlle.... quoique........... La Terre n'étant pas à ses cotés, elle a davantage  le champ libre. La Terre... Sasarai......

Quand elle arrive à la porte de la propriété Atréides,
non... c'est la maison que Jowy a acheté pour moi... elle n'est pas aux Atréides. Elle est aux Blight!
Quand elle arrive à la porte, Jilia trouve la grille close et un valet qui lui annonce d'un air dédaigneux que le maitre est absent. Mais Jilia sait qu'il ment, elle vu de loin le père de Jowy la guettter de la fenêtre.
Jilia: "Ouvrez cette porte. cette maison m'appartient."
le valet: "Madame, je suis désolée, mais je ne peux vous laisser..."

Jilia mise sur les nerf par cette maison qui lui rappelle son mari ne cherche pas à se controller. Puisant au fond d'elle même la force, elle lance un ordre puissant.
Jilia: "Ouvre la porte!!!"
La terreur transperce le valet qui se met à trembler. D'une voix grave Jilia réitère sa demande à l'homme terrifié: "Ouvre la porte."

La peur empechant toute reflexion, le valet ouvre grand la grille de ses mains tremblantes et la calèche entre dans la propriété. Jilia ne se sent pas d'humeur à se laisser pietiner aujourd'hui. Et puisqu'aucun magicien n'est la aujourd'hui pour la surveiller, elle va en profiter au maximum. Assise silencieusement dans la calèche, Pilika regarde dehors le petit jardin. Elles avaient plantés des fleurs ici avec Jilia, mais maintenant elles n'y sont plus. Pilika sourit.
Jilia: "Pilika, tu es contente de revenir ici?"
Pilika: "Oui. Parce que quand Jowy reviendra, il reviendra là."

Jilia caresse la tête de la petite fille avec douceur. Tant de foi, tant d'innocence. Un peu apaisée par la petite fille, Jilia lui répond en souriant: "Nous allons retrouver notre maison, Pilika."

Jilia descend de la calèche avec Pilika et entre rapidement dans la maison avant même que les domestiques puissent esquisser un seul geste, et elle s'engage résolument dans l'escalier, et ouvre la porte du bureau sans frapper. Il est bien là. Marcel Atréides, le père de Jowy, avec sa femme Rosa et son fils Marco. La vue du visage de Rosa excite davantage Jilia.

Tendant la main vers le chef de famille médusé, elle proclame d'une voix ferme: "Je suis Jilia Blight. Conformement aux termes du courrier que je vous avais addressé, je viens reprendre possesion des lieux et des biens légués par mon mari Jowy. Veuillez me remettre les clés de ma maison."

chapitre 16: la prise du donjon

Jilia à l'origine ne pensait pas acculer ainsi la famille Atréides. Mais peut-être est-ce mieux comme ça, après tout. Elle a toujours été emporté par le flot des evenements. Elle s'est toujours laissé entrainé. Mais maintenant, c'est elle qui crée le flot, c'est elle qui choisit.

La première surprise passé, Marcel recompose son visage hautain et tente d'impressioner Jilia avec son autorité habituelle.
Marcel: "Madame Blight, vous n'avez pas le droit..."

Cette tentative ne fait que rendre Jilia encore plus furieuse, et la Peur toute puissante s'abat sur les trois membres de la famille Atréides. Inexplicablement, leurs cœurs s'emballent, leurs pensées tourbillonnent, leurs membres tremblent et des frissons irrépressibles les parcourt. Si leur vanité incroyable ne les tenaient pas debout, ils se seraient enfui en courant. Jilia n'essaye même pas de controller sa puissance et elle avance, menaçante vers Marcel. Ce n'est pas un homme courageux par nature, comment pourrait-il resister à la terreur qui s'avance vers lui. Gémissant de peur, il tend les clés de la propriété à Jilia, seul objet capable d'arreter l'avancée de cette femme vers lui. Jilia prend les clés et dit simplement: "Dehors."

Les trois Atréides sortent de la pièce aussi vite que possible et descendent les escaliers en courant pour se refugier dans le salon.

Jilia sait bien qu'elle en a trop fait cette fois-ci, et qu'une fois la peur dissipée, ils reviendront à la charge. Et cette fois, ils seront plus resistants. Elle doit agir dans le peu de temps qui lui reste avant qu'ils ne se reprennent. Faisant signe à Pilika de la suivre, toujours sagement derrière elle et nullement atteinte par la Peur, Jilia sort du bureau et le verrouille. Puis elle tend une partie des clés à Pilika.

Jilia: "Vite, Pilika. Avec ses clés, tu fermes à double tour toutes les portes de l'étage. Normalement il ne devrait y avoir personne, la Peur a fait descendre tout le monde au Rez-de-chaussée. Je vais m'occuper d'en bas. Quand tu as finit, tu retournes dans le bureau, tu t'enfermes et tu n'ouvres qu'à moi. C'est comprit?"

La petite fille fait un signe de tête, puis elle part en trottinant dans le couloir.  Jilia se griffe le bras et laisse tomber quelques gouttes de sang sur le tapis en haut de l'escalier, tout en prenant garde à ne pas être vu des domestiques qui s'agitent en bas. A mi-voix, elle prononce une incantation puis, satisfaite, descend l'escalier.

En bas, les domestiques rassemblés dans le hall s'agitent nerveusement. Ils ont peur. Mais de quoi ont-ils peur exactement, ils ne le savent pas eux-même. Juste de la peur, là, tapie au fond d'eux même comme un loup féroce. Et qui dit Peur, dit ses filles: Agressivité et Violence. Quelques valets ont prit des armes dans le salon, des servantes tiennent leur balai comme des bouclier, les cuisiniers ont leur couteau à la main. Il suffirait d'un geste de trop pour qu'ils se ruent sur elle, et cela finirait en carnage. C'est deja arrivé à Jilia. Des hommes qui l'avaient attaqué, il n'en était plus rien resté, pas même une goutte de sang. Mais aujourd'hui Jilia ne veut pas que cela finisse comme ça.

Subtilement, l'odeur de sa peau change, son aura change et sa voix quand elle leur parle est douce et rassurante.
Jilia: " Je suis Jilia Blight. A partir de maintenant, je suis la maitresse de cette maison. La famille Atréides quittant les lieux, tous les domestiques sont priés d'aller immédiatement préparer leur demeure du quartier Ouest, pour que tout soit prêt quand ils arriveront."

Apaisés, les  domestiques se regardent les uns les autres perplexes.
Jilia: "Je suis arrivé plus tôt que prévu, c'est pourquoi nous devons précipiter les choses. Veuillez faire diligence pour préparer la maison de vos maitres."

Incertain et hésitants, les domestiques partent docilement de la maison, n'y laissant que Jilia, Pilika et les trois Atréides. Rapidement, Jilia ferme un bon nombre de porte, mais le bruit de la porte du salon l'alerte. Les Atréides ont repris leur esprits, et la colère déforme leur visage.
Marcel: "Comment osez vous vous accaperer notre bien???"
Jilia: "Vous êtes prévenu depuis longtemps que je revenais à Harmonia. Et je suis la seule propriétaire des lieux. J'ai toléré votre présence ici pendant mon absence, mais c'est fini. le personnel est deja partit pour votre deuxieme résidence, je vous demande donc de partir sur-le champ."
Marcel: "Espèce de petite..."

Il s'avance vers Jilia avec un air menaçant, prèt à user de la force pour lui reprendre les clés, symbole de l'appartenance de la maison. Il doit réussir à lui prendre les clés, à la faire partir, ça leur laissera le temps de prendre des avocats, de vider la maison de tous les biens, de détruire les pieces justificatives.... Mais Jilia ne va pas se laisser faire. Elle pourrait utiliser sa force pour répondre à la force. Mais elle préfère utiliser la force de quelqu'un d'autre.
Jilia: "Je suis sous la protection du Clergé et de  l'Eveque Sasarai. Levez la main sur moi, c'est attaquer le Conseil des Eveques tout entier! Prenez garde, M. Atréides."

Ces mots ont l'effet d'une douche froide sur l'homme. Avoir affaire au Conseil des Evêques n'est jamais recommandé, même pour des citoyens de Première classe, et à plus forte raison pour des Secondes Classes comme les Atréides. Marcel recule:"Vous abusez de votre position!"

Il n'a pas encore dit son dernier mot. Il est bien résolu à ne pas sortir de la maison, à ne pas laisser Jilia seule maitre dans la place.

Mais un bruit imprévu vient perturber le duel muet de volonté entre Jilia et son beau-père. Une jeune fille blonde en costume militaire, semblable à celui de Léna, vient d'entrer dans la maison. Avisant devant le salon les quatre personnes, la jeune fille salue et se présente: "Je suis Yuuli Sufina et j'effectue depuis aujourd'hui mon service militaire obligatoire auprès de Monseigneur Sasarai. Il m'a envoyé ici pour veiller sur vous, Dame Jilia. Est-ce que tout va bien?"
Jilia: "Très bien, je vous remercie. M et Mme Atréides m'ont remis les clés et s'appretaient partir."

La mort dans l'ame les trois Atréides se dirigent vers la porte, gardant la tête haute toutefois. Ils ne s'abaissent même pas à reclamer leurs affaires personnelles restées dans leurs chambres à Jilia. Ce genre de petit détails mesquins se reglera plus tard avec des avocats et des notaires en renforts. Pour l'heure, l'essentiel est de rester digne.
Jilia: " Au revoir, M. et Mme Atréides."

Après le départ du trio Atréides, Jilia ferme à clé les dernieres porte du Rez-de-Chaussé avant de se tourner vers Yuuli.
Jilia: " Je ne vous ait pas vue ce matin au Circle Palace.Sufina, vous avez dit ? Etes-vous de la famille de Dame Léna?"
Yuuli: " Oui, dame Jilia, je suis sa nièce. Avez-vous besoin d'aide."
Jilia: "Oui, j'aurais besoin de recruter rapidement quelques personnels fiable. Un gardien en particulier. Je crains que certains ne profitent du changement de propritétaire pour voler des objets précieux. Et j'ai des papiers à regler..."
Yuuli: "Pour le personnel, je vous conseille de demander au Circle Palace, puisque vous êtes sous sa protection."
Jilia: " Mais j'hesite à partir et laisser la maison vide..."
Yuuli: " Je vais faire appel aux gardes religieux du temple proche pour garder la maison. Je reviens tout de suite."

Une fois la jeune fille partie, Jilia remonte rapidement à l'étage et efface son sortilège sur le tapis. Il reste toujours les taches de sang, mais ce n'est pas bien grave. Puis elle rejoint Pilika qui l'atteint sagement dans le bureau et entreprends de jeter un œil sur les papiers de la familles Atréides, surtout ceux concernant ses biens à elle.

Yuuli ramenant des gardes templiers vient l'interrompre. Après leur avoir donné comme consigne de ne laisser entrer personne d'autre que Jilia, les deux femmes et Pilika repartent en direction du Circle Palace en calèche.

Jilia est très contente d'elle-même.

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